En papier

Le "momo" on l'appelait. Artaud de son nom civil. Antonin. Il a pas eu la vie facile. C'est que l'HP à l'époque, c'étaient pas des tendres. Les électrochocs, les dents qui tombent, la cellule médicale, ça vous détruit un homme. Lui qui était si beau, beau comme un dieu. Tout ça parce qu'il était un peu schizo. J'vous jure... Ceci dit je ne suis pas si sûr que les progrès depuis (dans les HP) ai été si éblouissants. Moi je rêve d'une société sans prison, sans camisoles (naïf va). Des momos partout, dans la rue, dans les musées (et puis non, au bûcher les musées) des professeurs momo nous apprenant dès notre plus jeune âge a développé notre potentiel schizo. La vie à fleur de peau, tous les jours, tous le temps. Plus de travail ingrat, plus de planches dans le dos, un joli délire collectif, voilà ce que je nous souhaite. Bon... Et tout ça, peint sur un mouchoir de poche en papier.

Comments

[Sunshine]

Peu de schizophrènes tirent parti de leur pathologie. Cette "extravagance" est une "prison mentale", et je ne la souhaite à personne. Y'a pas de bonheur dans ce malheur.
C'est bien d'avoir parlé de cet incomensurable tabou, même si ta vision des choses est à mon goût trés utopiste.

[Quentin]

Utopiste ? Probablement (un ami à moi est atteint de cette maladie, j'en connait tout de même les détails...) Mais je me félicite tout de même que la schizophrénie ne soit plus un motif
d'incarcération psychiatrique. Certe elle est un handicap. Mais une fois qu'on a dit ça il faut dire aussi que cela peut être une force. Il faut absolument voir la maldie comme une force, une
santé. La shizophrénie peut être une source de créativité et un modèle pour les "saints", les non-malade.