3 juin 2009
3
03
/06
/juin
/2009
19:10
En dessinant ça j'avais Deleuze et Guattari en background, et ce qu'il disent notamment sur le rhizome. La manière dont ils opposent l'arbre généalogique (son developpement organique et prévisible, sa construction verticale : les racines, le tronc, les branches, les feuilles...) et le rhizome proliférant, multidirectionel, sans origine fondatrice, sans consigne de vie.
A l’opposé de l’arbre, le rhizome n’est pas un objet de reproduction : ni reproduction externe comme l’arbre-image, ni reproduction interne comme la structure-arbre. Le rhizome est une antigénéalogie. C’est une mémoire courte, ou une antimémoire. Le rhizome procède par variations, expansion, conquête, capture, piqûre. A l’opposé du graphisme, du dessin ou de la photo, à l’opposé des claques, le rhizome se rapporte à une carte qui doit être produite, construite, toujours démontable, connectable, renversable, modifiable, à entrées et sorties multiples, avec ses lignes de fuite. Ce sont les calques qu’il faut reporter sur les cartes et non l’inverse. Contre les systèmes centrés (même polycentrés), à communication hiérarchique et liaisons préétablies, le rhizome est un système acentré, non hiérarchique et non signifiant, sans Général, sans mémoire organisatrice ou automate central, uniquement défini par une circulation d’états. Ce qui est en question dans le rhizome, c’est un rapport avec la sexualité, mais aussi avec l’animal, avec le végétal, avec le monde, avec la politique, avec le livre, avec les choses de la nature et de l’artifice, tout différent du rapport arborescent : toutes sortes de “devenirs”.
Gilles Deleuze, "Rhizome", in Gilles Deleuze et Felix Guattari, Capitalisme et schizophrénie 2 — Mille Plateaux, Paris, éditions de Minuit, 1980
Gilles Deleuze, "Rhizome", in Gilles Deleuze et Felix Guattari, Capitalisme et schizophrénie 2 — Mille Plateaux, Paris, éditions de Minuit, 1980