Juste avant (c'est ça le désir), infiniment, rejouer l'attente. Ne pas être loin, mais ne pas être collé pour autant. Être dans la relation, le mouvement vers l'autre. Je repense à ce film de Godard (« je vous salue Marie »). Trouver la juste distance, la juste proximité, interroger l'écart, l'explorer sincèrement. Fabriquer du mythe avec des branches, des fils et des regards doux. Fabriquer du souffle, éveiller le presque, être sans être, devenir une boule d'envie, et durer comme cela, le plus longtemps possible. Le risque, étrangement, c'est de réaliser quelque chose, d'aboutir, de trouver le sommeil...

je vous salue Marie (JL Godard)

Soyez fainéants ! Ne faites rien ! Flânez, regardez les nuages, l'eau qui coule, les rayons de soleil, les tissus brillants, les grains de toutes sortes, observez avec appétit le désordre de votre bureau, changez de chemise trois fois de suite, suez beaucoup les jours de fortes chaleurs, fumez si vous aimez ça, buvez de l'eau bien fraîche, restez là, assis, à ne rien faire, dans un canapé moelleux, dévisagez, circonspect, le Télérama qui traine sur la table, sifflotez, coupez le son, regardez vos mains, tournez les dans tous les sens, cherchez des postures,  les branches, observez les branches, cherchez une espèce d'équilibre tendu, ne faisant rien soyez épuisé à la fin de votre journée (oui je suis en vacances...), entrainez vous à parler avec une douce nonchalance, mettez-vous en colère, juste pour voir ce que ça fait, arrosez les fleurs, essayez de ne penser à rien, faites que ce rien soit quelque chose, et en même temps méfiez-vous de vouloir dire quoi que ce soit, cherchez des réponses, ne cherchez pas de réponses.

Hum hum... Débrouillez-vous avec cette image. J'aurais bien un comentaire à faire mais je préfère me taire sur ce coup. Le chien lape le fond de la marmite encore chaude ! Je sais aucun rapport. C'est ça qu'est bon.

Ce serait grossier de ma part de commenter non ? Je parle, je parle... En cours c'est pareil, je parle, digression sur digression... Les images normalement n'ont pas besoin de ce genre de verbiage. L'image doit parler d'elle-même. Mais j'y arrive pas ! Ca parle dans ma tête alors je pose tout ça et je me dis "on verra bien".