Ca m'est apparu clairement ce matin sur le chemin du retour de la nounou :
B.B..
Barthes et Beyoncé.
J'écoutais d'ailleurs son dernier album. Cette formule ridicule resumait une préocupation, presqu'une evidence. Voilà comment fonctionne la culture aujourd'hui. Les grands écarts sont de rigueur, les circulations moins hierarchisées. J'aime Barthes. J'aime Beyonce. Ce dessin a suivi.
Voilà le genre de choses dont je rêve, grosse faignasse que je suis. Gaston Lagaffe y avait pensé avant moi tout de même... Comment est-ce que je fais pour travailler autant et me sentir autant en vacances dans la vie ? Comment arriver à oublier la dinstinction, dans le fond, ridicule, entre travail et loisir ? Le coeur (à nouveau) gonflé d'utopie, j'apperçois au loin la société sans travail, celle des faignasses actifs, des habitants de l'inframince, des bosseurs de l'inutile. Vetus de quelques pauvres vêtements et nous nourissant essentiellement de pates, nous baserons notre alimentation affective sur l'echange, le dialogue et l'amour permanent (ceci n'est pas image)
Non pas du café moulu, mais du café moulé. Un jour il faudra que je garde et que j'accumule patiemment ces petit blocs moulés. Je vois d'ici l'installation. J'aime la perfection subtile de ce volume pur et industriel, résidu de mes cafés matinaux. Brancusi n'aurait pas fait mieux... J'aime la manière dont le volume se construit par compression, et se démoule d'un coup sec et amical. Cela me rappelle les chateaux de sable sur la plage. J'aime, enfin, la matière granuleuse, l'odeur onctueuse et les nuances discrètes qui différencient chaque démoulage, les imperfections essentielles.
Viser le neutre c'est chercher une posture d'équilibre, une certaine respiration. On pourrait par exemple recouvrir une toile d'un gris uniforme. Sans marque, sans coup de pinceau, à mi-chemin entre le blanc et le noir. Mais le neutre est tout justement ce qui échappe aux contraires, aux évidences creuses du manichéisme ("tu es blanc ou tu es noir, tu es un homme ou tu es une femme..."). Est-ce que le gris n'est pas une erreur de plus ? Une figure figée et attendue ? La posture morte de l'attente et de la suspension ? Oui. Le neutre serait gris. Mais disant cela, on l'a déjà manqué, le neutre. Il est déjà parti. Inattendu, imprevisible, "charmant", voilà le neutre.